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lundi 14 avril 2025

Le printemps ne paye pas de taxes.

 Le printemps ne paye pas de taxes.



Il traverse incognito nos frontières, il auréole d’une joie étrange ceux qui n’ont pas d’autres richesses que leur grand nez et leur appétit de vivre malgré tout.

Ils le savent bien ceux qui construisent des murs et des frontières.
On n’empêchera pas les atomes, les moustiques, les virus… de circuler.

Malheureusement, ils voudraient tuer les oiseaux de l’âme, ceux qui demeurent fidèles au soleil et qui sans cesse s’élèvent en profondeur ou plus haut que tout ce qui nous sépare.

Nul ne peut tuer l’oiseau ou le printemps qui s’élève de ton âme.

Jean-Yves Leloup, Avril 2025

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dimanche 13 avril 2025

« Promis, je te serrerai dans mes bras »

 Elles n’ont pas encore 18 ans. Je leur en donnerais plus pourtant. C’est difficile d’évaluer l’âge de cette jeunesse. Elle emprunte ses tenues, ses manières, ses préoccupations à plus âgées, comme on pioche dans l’armoire d’une grande sœur.

Elles s’avancent côte à côte toutes les deux, dans l’allée centrale de la salle de conférences de leur lycée, même démarche, même sac sur le dos. L’une grande, blond platine avec des racines sombres, Dr. Martens aux pieds. L’autre petite, menue, brune, les cheveux courts, tout de noir vêtue. Leurs pas disent une hésitation, une envie de renoncer. Faire demi-tour. Et continuer comme si de rien n’était. Mais leur regard laisse voir autre chose. Une détermination. Une occasion qu’elles ne veulent pas laisser passer. Comme on saisit une bouée pour ne pas couler.

À leur façon de se tenir proches et à la liberté avec laquelle elles parlent l’une devant l’autre, on pourrait penser qu’elles sont amies. Mais elles ne se connaissent pas. Elles ignorent jusqu’à leur prénom. À peine se sont-elles croisées une fois dans les couloirs. C’est le même élan qui les a poussées à venir me voir, en même temps. Un instinct de survie.

Que se passe-t-il dans cette génération ?

Arrivées à ma hauteur, la plus grande se lance, sans préambule. Ses mots et la gravité dans sa voix sont bien loin de l’enfance. Elle parle sans s’arrêter. Vanne ouverte qu’elle ne veut pas refermer avant d’avoir tout éclusé. Ou peut-être ne peut-elle pas maintenant qu’elle a commencé. Elle dit son mal-être. Le vide en elle, que rien ne peut remplir. « J’ai perdu le goût de la vie, je ne sais pas comment. Je n’étais pas comme ça quand j’étais petite. Je rigolais tout le temps. Ça a changé, je ne sais pas pourquoi. Personne ne comprend. Personne ne me comprend. »

Elle marque à peine les points, enchaîne les phrases. « Mes parents me disent que ça va passer, qu’il faut que je pense à autre chose, que je me secoue. Mes copains me disent que j’ai qu’à sortir, faire la fête. J’essaie mais je ne peux pas. Je n’y arrive pas. Je ne sais pas quoi faire. » Sa voix tremble mais ses yeux sont secs. Il n’y a pas de larme au-delà du désespoir. C’est trop tendre, une larme.

La seconde fille parle à son tour. « Moi c’est pareil, enfin non pas tout à fait. Je ne vois pas où je vais. J’ai l’impression que tout est bouché. Je n’arrive pas à respirer. Je n’arrive pas à vivre. Chaque matin, je me fais violence pour aller en cours, pour m’accrocher à la vie. Mais chaque soir quand je rentre… » Dans un murmure elle confie ses idées noires. J’entends les mots avant qu’elle ne les prononce.

Que se passe-t-il dans cette génération ? Quel voile sombre recouvre leur fougue, leurs rêves ? Quelle horde de détraqueurs s’est abattue sur tous ces jeunes pour aspirer leur vitalité, leur joie, vider leur âme ?

Elle termine dans un sanglot. « Le pire c’est que je n’ai personne. Je n’ai presque aucun ami. Et ma famille… Moi, tout ce que je veux, c’est qu’on me prenne dans les bras et qu’on me serre fort. » Alors je fais un pas et je la serre contre moi. Désarmée par ce qu’elle vient de confier.

Une grande leçon d'humanité

La fille blonde reste debout à côté de la brune, sans bouger. Elle tripote le piercing planté dans sa lèvre inférieure. Je me demande si ça fait mal. Puis elle rompt le silence et dit avec rugosité : « Moi, je déteste qu’on me serre dans les bras. Vraiment je déteste. C’est comme ça, je ne suis pas tactile. »

Elle marque une pause, respire et reprend : « Mais j’ai entendu ce que tu as dit. Pour toi c’est important, j’ai compris. On est dans le même lycée, je suis en terminale 2. Alors si un jour ça ne va pas, si tu plonges, tu viens me voir. Regarde-moi bien, n’oublie pas mon visage. Tu viens me voir et promis, je te serrerai dans mes bras. De toutes mes forces. »

Je recule et m’éloigne. Un peu sonnée. Je contemple ces deux jeunes filles qui m’ont donné sans le savoir, au milieu de leur désespoir, une grande leçon d’humanité. Un cœur qui écoute et s’ajuste à la souffrance de l’autre. Pour le consoler. Rien n’est plus beau.

Anne-Dauphine Julliand 

Source : La Vie

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samedi 12 avril 2025

Ouverture nature

 Barreaux d'ouverture... Aucune pensée ne peut enfermer la nature.


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photos par Acouphene

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jeudi 10 avril 2025

Bouée invisible

je suis un rescapé de la vie courante
indemne
mais tout juste
j’y patauge
et bats des bras
parmi des meutes
de nageurs sans états d’âme
je bois la tasse refais surface sous le soleil cru
mais j’ai ma bouée invisible
elle se matérialise dès que
m’en souvenant je l’invoque
alors elle me maintient à flot
hors de toute image de point d’arrivée
de rivage
je ne me noie pas c’est déjà ça

Gille Farcet - Dernière pluie

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mercredi 9 avril 2025

Vide en soi

 


Le besoin de distractions est proportionnel au vide que l'on porte en soi-même, car c'est bien celui-ci qui sécrète celui-là. Il n'y a point de distraction nécessaire là où il n'y a point de vide. La seule distraction nécessaire, la seule distraction noble, l'immense et unique distraction, c'est d'être là où l'on est, si ce là-où-on-est se trouve être, par bonheur, là-où-l'on-aime-être, définitivement.

PAYSAN DE DIEU, Frère François Cassingéna-Trévedy

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lundi 7 avril 2025

Univers d'enfant

 



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dimanche 6 avril 2025

Vivre au rythme de la création


 Vivre au rythme de la création apporte trois fruits, à commencer par la liberté. Dans la nature, le portable n’est pas un légume qui pousse. Alors, quand je suis sur le terrain, c’est-à-dire au minimum la moitié de la journée : pas de téléphone, pour éviter les distractions permanentes, souvent déconnectées du réel (films, vidéos, etc.). Je m’accorde des moments de contemplation pour vivre l’instant présent, en prenant contact avec la réalité qui m’entoure. Dans un environnement citadin, moi qui suis très curieux, j’avais toujours envie de répondre aux sollicitations proposées. M’arrimer au concret, m’appuyer sur mes cinq sens, me rend plus libre et m’évite de chercher ailleurs des sensations inutiles.

Deuxième fruit : la connaissance de soi. Jamais, avant mon expérience à Terre de Promesse, je n’aurais imaginé être capable de creuser plus de 500 m de tranchées à la tractopelle pour apporter une eau vitale à nos plantations ! Ce n’est pas un petit engin et, comme j’ai passé des années de ma vie derrière un écran, ça me paraissait une montagne. Vivre au contact de la création met au jour des capacités insoupçonnées. Certains de nos salariés, en situation d’embonpoint, ne pensaient pas non plus pouvoir ramasser, cueillir, s’occuper des poules. En utilisant des techniques adaptées à la morphologie - se baisser en pliant les genoux, etc. - ils se sont trouvé de formidables possibilités.

Troisième fruit : l’amour de soi et des autres. En se redécouvrant, on apprend à s’aimer pour ce que l’on est réellement. Quand on tente de s’aimer selon des critères du monde - possession de vêtements de marque, de voiture, etc. – ça ne dure pas. Mon expérience actuelle me permet de me libérer du carcan des regards extérieurs et d’être ce que je suis. Et quand je m’aime pour les bonnes raisons, j’aime mieux les autres.


Florent de Lambert

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Les étapes de sa vie :

1985 Naissance à Briançon (Hautes-Alpes).

29 mars 1997 Mort de sa sœur dans un accident.

2011 Mariage avec France.

2018 Départ pour deux ans de mission au Cameroun.

Depuis juillet 2021 Directeur de Terre de promesse. Avec l’équipe et la maison d’accueil Chézelles, il propose des mini-séjours « 3 jours au rythme de la création », accessibles à tous ceux qui ont besoin de mettre leur quotidien sur « pause ».

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source : La Vie


samedi 5 avril 2025

Quand faire devient être

 


Kyoto, 1941. Un ami japonais avait organisé pour moi une rencontre avec le Maître Hayashi, l'abbé du célèbre monastère zen Myoshinji. Or le Japon pratique la belle coutume du cadeau.

L'invité apporte un cadeau au maître de maison lorsqu'il lui rend visite pour la première fois et repart lui aussi avec un cadeau. Le cadeau le plus prisé est celui qu'on a fait soi-même. Quand l'heure était venue de se quitter Hayashi Rôshi me dit : "Je voudrais vous offrir quelque chose. Une peinture."

Deux moines plus jeunes lui apportèrent le matériel dont les pinceaux et l'encre de Chine. Mais l'encre, solide, n'était pas prête à l'emploi. Il fallait frotter longuement le bâtonnet au creux d'une pierre évidée où un peu d'eau avait été versée, pour le transformer en encre liquide.

Avec placidité et une grande prodigalité de gestes, comme s'il disposait d'un temps infini —et un maître a toujours infiniment de temps intérieur— l'abbé commença à frotter lui-même son encre. Sa main ne cessait d'aller et venir, jusqu'à ce que l'eau fût enfin devenue d'un noir liquide.

Je m'étonnai que le maître fît lui-même ce travail et demandai pourquoi on ne le déchargeait pas de cette tâche. Sa réponse en dit long : "Par le paisible mouvement de va-et-vient de la main, on devient soi-même tout à fait calme. Tout devient silence. Il faut un cœur (ce que nous appelons un esprit) impassible et silencieux pour que ce qui s'épanouit en lui puisse être parfait".

Assis sur les talons, le front serein, les épaules relâchées, le buste droit et détendu, animé de ce tonus vivant qui caractérise une personne entraînée à l'assise basée sur le centre de gravité du corps, d'un geste inimitable, à la fois calme et fluide, le maître saisit le pinceau.

On aurait dit que le maître se libérait totalement en lui-même, afin que l'image qu'il voyait au-dedans de lui puisse sortir librement sans que rien ne l'entrave, ni la crainte d'un éventuel échec, ni la volonté impérieuse de réussir. C'est ainsi que l'image de la déesse Kannon apparut.

Enfin arriva le moment pour lequel je raconte cette anecdote : la peinture de l' «auréole» autour de la tête de Kannon, la peinture du cercle parfait !

Nous tous qui étions témoins retînmes notre souffle. Il faut savoir que sur une feuille aussi fine, la moindre interruption du geste, le moindre arrêt du pinceau provoque une tache qui gâche tout. Sans marquer de pause, le maître plongea le pinceau dans l'encre, l'essuya un peu, se mit calmement en position de départ et, comme si c'était la chose la plus simple au monde, traça sur le papier le cercle parfait, rayonnant de pureté, autour de la tête de Kannon.

Ce fut un moment inoubliable. Il y eut un merveilleux silence dans la pièce. Même le cercle achevé reflétait sous nos yeux le silence émanant du maître. Lorsque maître Hayashi me remit la feuille, je le remerciai avec cette question : Comment fait-on pour devenir un maître ?"

Il me répondit d'un sourire malicieux : "Simplement, laisser sortir le maître qui est en soi. Oui —Simplement, laisser sortir—"si seulement cela pouvait être aussi simple...

Pour parvenir à ce niveau de simplicité, le chemin est long. Cela veut dire que sur le chemin de la transformation l'homme doit apprendre à laisser sortir ce qui est en lui. Qu'il s'agisse de la pratique d'une respiration conforme à la vie ou d'exercices pour la réalisation d'une action ou d'un travail techniquement difficile, l'important au bout du compte est toujours que le résultat ne soit pas le fruit d'un effort du moi mais d'une acceptation de l'être profond dont la manifestation est alors un acte de maître.1 

K. Graf Dürckheim

Cette histoire pourrait intéresser chaque pratiquant et principalement chaque enseignant de disciplines aussi différentes que le Yoga, le Taï-Chi Chuan ou une discipline artistique, artisanale ou martiale qui a ses racines dans le monde du Zen.

La technique est le Chemin. Quelle que soit la technique elle doit avoir pour sens d’atteindre l’harmonie et la paix intérieure. Chaque action, chaque geste peut capturer l’essence même du moment présent. Ce chemin que chacun se doit de tracer (parce qu'il ne s'agit pas d'un chemin à suivre) est la raison d'être du Centre Dürckheim.

Un exercice comme la marche lente (Kin-Hin) peut devenir un exercice reliant la personne qui s'exerce à sa propre essence intérieure qui est la source du calme intérieur, de la paix intérieure et cela dans notre monde tel qu'il est, sans attendre qu'il change.

Jacques Castermane

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1 K.G. Dürckheim — Merveilleux chat et autres récits zen – éd. Le Courrier du Livre (p.12)

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vendredi 4 avril 2025

Souffrance et envie

 

ta souffrance
est une maîtresse exclusive
qui ne se laisse pas quitter ni négliger
sans coup férir
fais-tu mine de l’oublier qu’elle produit ses dossiers convoque ses affidés
elle te tient
tu lui es attaché soumis en vérité
elle se rit
de tes velléités d’émancipation de tes résolutions de liberté
voilà bien longtemps qu’elle a pris ses quartiers en ta demeure dévastée
prétendre l’en déloger est osé
pas moins que présomptueux
elle en a vu défiler
des versions de toi plus ou moins assurées mais au final toutes
si peu armées
face à sa position
de reine
héréditaire
campée sur son bon droit si sûre d’elle
de ses lois
lui échapper est malaisé rare inespéré
il y faut de l’innocence de la pureté
et de la générosité
si par quelque grâce tu viens à te sevrer de sa passion triste et féroce
tu n’en es pas pour autant
léger
comme plume au vent
il te reste la souffrance
plus la tienne non juste celle
du monde entier
extrait de "Dernière Pluie" de Gilles Farcet

vous dirai je
ce que vous avez envie
que je vous dise ?
non
vous dirai je
ce que vous n’avez pas envie
que je vous dise ?
cela dépend
ce que vous avez envie
que je vous dise
je ne vous le dirai pas
ce que vous n’avez pas envie
que je vous dise
si vous voulez
que je vous le dise
je vous le dirai
envie ou pas
encore vous faudra-t-il me
convaincre
de votre volonté
à ce que je vous dise
ce que vous n’avez pas envie
que je vous dise
faute de quoi
je me garderai
de vous le dire
et vous demeurerez seul
avec toutes vos envies
(texte inédit). extrait de Dernière Pluie. par Gilles farcet

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jeudi 3 avril 2025

Pardonner ?

 Q : Est-il possible de pardonner complètement ?

Éric Baret : Quand on accepte profondément la vie, il n'y a rien à pardonner, parce que vous

regardez les événements se produire selon leur propre loi. Il n'y a pas d'événements indépendants dans le cosmos, pas d'auteur d'actions, pas de responsabilité ; donc personne à pardonner, parce qu'il n'y a personne. Penser être une entité indépendante est une mémoire, tout ce qui se passe est lié à tout. Tout ce qui arrive à votre corps fait partie des lois cosmiques, il n'y a rien de différent.

L'idée de pardonner ou de blâmer quelqu'un vous laissera complètement. Ce qui vous a paru difficile, inacceptable, vous apparaîtra tôt ou tard comme la chance de votre vie, le moment le plus important. Ce qui vous a fait grandir le plus — les choses qui vous ont fait comprendre l'identification et les limites — ont été les drames de votre vie. Dans la mesure où vous les laissez vivre complètement, ils se dirigent vers la liberté, vers la joie. 

Contrairement aux séances de méditation intentionnelles, qui ne sont souvent qu'une évasion, quand quelque chose de dramatique vous arrive et que vous laissez vibrer le choc à l'intérieur de vous, c'est comme si c'était un cadeau. Il faut le laisser vivre. Parfois, c'est vrai, on n'a pas la maturité pour le faire, mais à un moment donné, vous pouvez vous réjouir et aimer ces cadeaux que vous avez reçus et laisser vivre toutes les mémoires qui constituent votre corps. Parce que la situation que l'on veut pardonner ou non s'est coincée quelque part dans le corps.

Asseyez-vous ou allongez-vous et aimez cette partie du corps qui a été négligée, reportée, évitée pendant si longtemps.

Laissez la tension s'exprimer sans condamner ni juger.

Restez devant les faits. Ces parties ont beaucoup à dire.

Un grand cri de joie se libérera du corps :

Vous regarderez la situation pour découvrir que la cause présumée de la tragédie n'a jamais été la cause. La cause n'a jamais existé.

~ Éric Baret 

(via la page Yoga tantrique cachemirien)

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mercredi 2 avril 2025

Les marches présentes du passé...

Jules Supervielle, poète à mes yeux incontournable... La Fable du monde étant l'un de ses recueils majeurs...
A titre informatif, je précise que j'ai publié en 2008, aux éditions Bertrand-Lacoste, un petit livre dédié à ce recueil, destiné aux lycéens notamment, dans la collection Parcours de lecture (série Œuvres intégrales).
Sabine Dewulf

Toi que j'entends courir dans les escaliers de la maison
Et qui me caches ton visage et même le reste du corps,
Lorsque je me montre à la rampe,
N'es-tu pas mon enfance qui fréquente les lieux de ma préférence,
Toi qui t'éloignes difficilement de ton ancien locataire.
Je te devine à ta façon pour ainsi dire invisible
De rôder autour de moi lorsque nul ne nous regarde
Et de t'enfuir comme quelqu'un qu'on ne doit pas voir avec un autre.
Fort bien, je ne dirai pas que j'ai pu te reconnaître,
Mais garde aussi notre secret, rumeur cent fois familière
De petits pas anciens dans les escaliers d'à présent.

Jules Supervielle
La Fable du monde
Poésie/Gallimard

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mardi 1 avril 2025

Corps et esprit avec Michel Odoul

 Vous pouvez écouter le début de l'émision qui est intéressante...

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