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vendredi 28 février 2025

La force est en toi

 


La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité. Être fort, ce n’est pas écraser les autres sous le poids de ses certitudes ou de ses ambitions. Être fort, c’est être capable de douceur dans un monde qui ne l’est pas. C’est accueillir le doute, le vide, le silence, et continuer d’avancer, sans jamais céder à l’amertume. La vraie force est invisible, elle se niche dans les gestes simples, dans les regards bienveillants, dans la patience des jours.

Christian Bobin

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jeudi 27 février 2025

Porte du soir


A la porte du soir,
poser son fardeau de bruits,
coucher le murmure du cœur.
Marcher sur le silence
comme sur l'eau amie.

André Rochedy
Descendre au jardin
Images : Martine Mellinette - Cheyne éditeur


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Pour connaître
les paroles du vent,
le secret des visages,
le masque de la nuit,
la couleur du silence.
Pour reconnaître
la voix de l'arbre et de l'ami,
le cri du sel, la main de l'ombre,
tu n'as pas besoin de leçons.
Tu es ton seul maître.
Voilà, tu descends au jardin,
en ton jardin.
Dis, est-ce que je peux te suivre?
Je te promets de ne pas faire de bruit.
J'écoute ...
Tu parles à voix tienne.


Tes mots ouvrent l'étoile.

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mercredi 26 février 2025

Sagesse et névrose

 

Ce qu'il faut retenir, c'est que la sagesse et la névrose sont coémergentes. L'une ne va pas sans I'autre. On a tendance à penser : « Je ne veux pas de la jalousie ; je veux seulement la sagesse tout-accomplissante. Je ne veux pas des propensions névrotiques ; je veux seulement les parties éclairées. » Mais c'est comme si une personne assoiffée dans un désert tombait miraculeusement sur un bloc de glace et disait : « Je n'aime pas la glace. Je vais la jeter et chercher de l'eau ailleurs. » Il n'y a pas d'autre endroit ou chercher. II s'agit simplement de reconnaître que la vraie nature de la glace n'est pas différente de celle de l'eau qui désaltère. De même, si nous voulons découvrir notre propre sagesse, il n'y a pas d'autre endroit où chercher que dans notre propre névrose. Nous pouvons découvrir qu’il y a l'émotion avec ego et l'émotion sans ego.

Pema Chödrön, Comme on vit, on meurt

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mardi 25 février 2025

Bienvenue sur la Voie !

 Arnaud Desjardins a, selon moi, été un des rares occidentaux à avoir authentiquement endossé le rôle de maître tel qu'il est pensé en Orient. Dans ce Dialogue, Véronique, qui fut son épouse et son étudiante, qui est également autrice, nous parle d'Arnaud et plus largement de la Voie.

Par Fabrice Midal


Cliquez ici pour écouter

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en vidéo :


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lundi 24 février 2025

Limitation consciente

Concentre toi sur ce qui alimente ta passion

Concentre toi sur ce qui libère ton talent

Concentre toi sur ce qui fait une véritable différence pour les autres

Concentre toi sur ce qui augmente ta capacité à être en intimité avec toi-même et les autres tout en augmentant ta capacité à manifester et rendre les choses réelles et tangibles

Concentre toi sur les relations qui te font grandir et où la croissance est un projet commun et est mutuelle

adapté par Fabrice Jordan

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Nous avons un temps limité
Nous avons des ressources limitées
Nous avons des opportunités limitées
Nous avons une force limitée
Nous avons des capacités limitées

En fin de compte, il s'agit de CHOISIR. En fin de compte, il s'agit de PRIORITÉS. Cela signifie que nous pouvons choisir ce que nous aimerions faire dans le cadre de nos propres possibilités, mais nous devons être conscients que nous devons être sélectifs dans nos choix. Nous devons établir des priorités dans le cadre de nos propres possibilités. Nous ne pouvons pas tout faire...

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samedi 22 février 2025

« Le temps nous pose la question de notre limitation »


 En ce moment, étant en lien avec de très vieilles personnes, je suis confrontée à la question du temps. Le temps à notre époque joue un drôle de jeu. On voit ceux qui courent après lui toute la journée : les adultes pris dans les multiples obligations de leur travail et de leur vie quotidienne, avec le sentiment de s’oublier et les enfants qui enchaînent l’école, les devoirs, les activités, sans avoir de répit pour rêver.

De l’autre côté, il y a ceux pour qui le temps s’étire lentement, invariablement, sans en voir la fin que pourtant ils redoutent. Le temps nous est-il contraire pour qu’il ne soit jamais un allié ? Pourquoi sommes-nous de plus en plus prisonniers des caprices de son cours débordant ou aride alors que, paradoxalement, nous vivons dans une société où de nombreuses tâches sont effectuées sans avoir besoin de notre intervention par des machines et avec rapidité ? Selon la Genèse, nous avons été créés libres et nous sommes de plus en plus entravés dans les filets du monde.

L’hiver de la contemplation

Le printemps s’annonce. Nous sommes à l’aube de la saison du renouveau. La nature va reverdir, elle va exploser de fleurs et de fruits après ce long passage de l’hiver où tout s’est arrêté. Dans la terre froide, les graines ont germé, sans pousser, sans mouvement apparent vers l’extérieur. Elles ont fermenté, se sont ouvertes pour se débarrasser de leurs vieilles coques avant de laisser émerger la nouvelle pousse.


Ce moment de réflexion de la nature me semble un grand enseignement. Pour arrêter les chevaux impétueux du temps ou comprendre pourquoi il s’étire au moment où nos corps sont diminués et ne répondent plus à nos envies passées, il faut passer par l’hiver de la contemplation : s’asseoir et méditer, prier, abandonner la partie, laisser le jeu se faire sans nous, regarder.

Dans cette simple attitude, on mesure combien on veut toujours diriger les choses alors qu’au fond on ne maîtrise rien. Et si l’on prenait le risque d’être imparfait, de ne pas toujours devancer ce que l’on croit essentiel à notre bonheur, lâcher une partie de nos projets. Et si l’on finissait de subir le temps en le considérant non comme un ennemi mais comme le garant de notre éveil, de nos émerveillements face à l’éphémère du monde, de notre évolution spirituelle puisque, ici, tout passe mais au-delà tout demeure ?

Si on fait ce pas de côté, on prend conscience que le temps nous pose la question de notre limitation. Il est compté. Le tic-tac avance inexorablement. D’où cette attitude de fuite, de course effrénée ou de volonté de freiner l’inexorable de notre fin. Si le temps est mon allié, je profite de son enseignement pour cultiver mes jours, éclairer mes zones d’ombre, combattre mes animaux intérieurs, accueillir ce qui m’arrive comme un don. Le temps oblige à un travail de conscience pour ne pas pâtir de ce qui ne revient plus, se détacher du passé, observer ce que la richesse du présent apporte chaque jour.

Dans une des histoires de Winnie l’ourson que je lisais un soir à une petite fille, le petit ours pose une question à son ami Porcelet : « Quel jour est-on ? » Il répond : « On est aujourd’hui. » Et Winnie conclut : « C’est mon jour préféré. » Ainsi une comptine pour enfants est une leçon de philosophie ! J’ai envie de dire à mes chères vieilles personnes : ne tombez pas dans le piège des regrets, vous êtes le sel de la terre. Il révèle le suc de la vie. La sagesse est le sel. Elle ne s’acquiert qu’avec le temps, le précieux temps qui est compté alors que la vie est sans limite.

Paule Amblard - Historienne de l’art, spécialisée dans l’art médiéval et la symbolique chrétienne

Source : La Vie

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vendredi 21 février 2025

Pardon

 


«Le non-pardon, c'est le poids du passé qui pèse sur nos épaules et qui nous coupe de l'amour que nous portons en nous. Alors comment parvenir au pardon ? Par la compréhension. Seule une perception plus vaste de la réalité peut nous libérer de la rancœur.

Si nous parvenons vraiment à voir que nous sommes un entrepôt de réactions anciennes, que nous n'avons aucune liberté et qu'il en est de même pour nos ennemis, alors le pardon peut naître.» Arnaud Desjardins - La traversée vers l'autre rive Acarias L'originel - p160

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jeudi 20 février 2025

WUWEI - Le non-agir, c'est agir autrement



Wuwei, le non-agir, est considéré comme la pensée principale du taoïsme. Comme le non-avoir et le non-être, le non-agir est le résultat de la connaissance intuitive et de la quiétude interne. Ce n'est pas une pensée passive.

Le non-agir est basé sur une certaine conscience de l'être et de soi : il faut accepter qu'une idée ou une chose continue a se développer sans la contrôler, selon son intuition et ce qui se passe à l'instant. Selon John Blofeld, il s'agit de " ne pas aller au delà de l'action spontanée qui est adaptée aux besoins tels qu'ils se présentent ".

Le Wuwei nous demande de respecter la nature de chaque chose et d'avoir la sagesse de suivre l'ordre  naturel des choses, d'agir sans intention personnelle, et de n'intervenir qu'en juste équilibre avec les forces extérieures.

La véritable citation chinoise est «Wei-Wu-Wei : agit sans agir. Il fait surgir la stratégie et la sagesse dans chaque circonstance. On applique notre esprit profond en accueillant et en laissant faire les éléments positifs et favorables des circonstances. On fait ce qu'on devrait faire, sans forcer les éléments par sa propre volonté. C'est pour cela qu'on dit que la réussite dépend de trois éléments : le Ciel favorable, la Terre convenable et l'homme harmonieux. L'homme ne peut pas forcer la nature des choses.

Cet état du non-agir est constamment présent dans la méditation, c'est même une nécessité pour pouvoir atteindre un certain niveau.

Extrait de la Voie du Calme de Ke Wen

Maître Ke Wen présente "La voie du calme"

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mercredi 19 février 2025

XIUSHEN - Raffiner son corps et son être

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XIUSHEN, littéralement «éduquer, régulariser le corps», est une notion très importante dans le confucianisme, pour lequel la notion de corps dépasse celle du corps physique, pour englober celle du corps-cœur-état d'esprit.

Le confucianisme insiste sur le travail sur soi-même et le développement individuel avant de parler de l'harmonie avec les autres et le monde.

L'objectif de XIUSHEN est de réaliser sa valeur humaine dans le monde et la société par l'ouverture du cœur et la bienveillance.

Comment réussir ma vie dans tous les plans humains : familial, relationnel, professionnel et spirituel ? Comment franchir ensuite les obstacles et composer avec les émotions pour avoir toujours la force et la volonté de se réaliser?

Une phrase de Confucius très connue en Chine indique ce chemin de la vie matérielle vers la vie spirituelle: 



GEWU : analyser les choses ; ZHIZHI : arriver à la pleine connaissance ; CHENGYI : agir dans la sincérité de l'intention ; IE'G ZHENGXIN : trouver la rectitude du cœur ; XIUSHEN : raffiner son corps et son être ; QIJIA: construire la famille ; ZHIGUO : régner sur le pays ; Yl PING TIANXIA: la paix s'accomplit dans tout l'Univers.

En analysant les choses, on arrive à la pleine connaissance. En atteignant la pleine connaissance, on agit avec la sincérité de l'intention. En agissant avec la sincérité de l'intention, on trouve la rectitude du cœur. En trouvant la rectitude du cœur, on éduque son être. En raffinant son être, on harmonise la famille. En harmonisant la famille, on ordonne le pays. En ordonnant le pays, on accomplit la paix dans tout l'Univers.

Cette phrase est une notion fondamentale du confucianisme, c'est la clé de l'équilibre de l'être et donc de son bonheur. Par l'explication faite du mot SHEN, « corps », on comprend mieux le sens profond de XIUSHEN.

Le terme «corps» peut être exprimé par différents caractères en chinois. Nous avons déjà parlé du caractère XING qui indique le corps, la structure. Il existe aussi le terme TI pour exprimer la notion de corps. 


Le mot SHEN est un autre caractère utilisé pour écrire le corps humain. Le sinologue Cyrille Javary l'a bien décrit : « Dans la forme ancienne de cet idéogramme, on retrouve la silhouette de l'être humain, particularisée ici par le dessin d'un gros ventre, à l'intérieur duquel un trait précise qu'il est plein de quelque chose. Le surpoids de ce ventre gravide oblige cet humain à placer une jambe en avant pour rétablir son équilibre. D’où le sens d’origine de ce caractère qu'il garde toujours dans certaines expressions: "Être enceinte". Formé d'un tout indécomposable, le caractère SHEN ne montre plus le corps dans sa dualité concertante entre charnel et rituel, entre physique et subtil, mais dans la vitalité fondamentale qui le recentre en profondeur. Ce qu’il évoque, plus que le corps lui-même, c'est sa propension à vivre, ce sentiment diffus d'être finalement un peu toujours "enceint” de nous-même, comme la nature l'est du monde, renouvelé à chaque printemps.

Le père Claude Larre, éminent sociologue, le souligne magnifiquement:

"C'est grâce à la vitalité éphémère, mais toujours régulièrement renouvelée, qu'une permanence apparaît dans le passage des éphémères et fonde l’éphémère que je suis. Je n'ose pas dire que je possède l'existence, c'est l'existence qui me possède."

Dans cette perspective, la vie n'est plus un fardeau venu du ciel ou une pénitence héritée de la terre. Vivre devient alors une mission en soi, celle de se sentir responsable de cet éclair de vie qui à chaque moment, comme partout dans l’univers, prend naissance à l’intérieur de soi-même *. »

* Cyrille J.-D. Javary, 100 mots pour comprendre le chinois, Éditions Albin Michel.

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mardi 18 février 2025

Ephémère


"La plupart des choses ne durent pas : votre ordinateur, votre maison, la nourriture, ou même votre animal de compagnie sont voués à l’obsolescence, au dysfonctionnement, au pourrissement ou à la mort. 

Tout a un temps, et même les roches s’érodent, les montagnes changent de forme, rien n’est éternel, tout est éphémère. Voilà pourquoi il vous faut profiter de chaque chose que vous voyez ou percevez.

Et ce qui vaut pour un objet, un aliment ou une plante d’appartement l’est également (malheureusement) pour les gens que vous côtoyez. Aucun de nous n’est là pour toujours. Aussi, profitez de la compagnie des personnes que vous aimez ou appréciez. Luttez contre les habitudes qui vous empêchent de voir vraiment les gens autour de vous.

Ouvrez les yeux et constatez que tout, autour de vous, est éphémère et jouissez de chaque moment. À la fin, vous pourrez vous dire : « J’en ai vraiment profité, j’ai vraiment vécu ma vie. »

Le magique, c’est poser sans cesse un regard neuf et attentif aux choses et aux gens de votre vie ; chaque jour, chaque heure, chaque instant, prenez conscience que tout est toujours changé, balayé, renouvelé.

En percevant la fragilité des choses, la trame fine et changeante du monde, il est plus facile de comprendre comment il est possible d’influer sur celui-ci.”

Serge Augier, “Traité de Magie Taoïste”

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lundi 17 février 2025

"Juste de l'humanité, voilà le chemin."

 Voici quelques phrases en retour d'une rencontre nourrissante avec deux personnes qui me sont chères...

Confucius

"Celui qui sait une chose ne vaut pas celui qui l'aime.  Celui qui aime une chose ne vaut pas celui qui en fait sa joie."


Muriel Massin

"Il n'y a pas à accepter ce qu'on pense, il y a à voir qu'on pense."

"Ton émotion t'appartient à 100 %."

Tant que c'est refusé, cela ne peut être travaillé.

Christophe Massin

Le doute est un produit de la peur. Est-ce que tu peux faire confiance à ta sincérité ? Est-ce que tu peux faire confiance à ton intention profonde ?

Plus important que le pourquoi, c'est le quoi. Qu'est-ce qui se passe ?

Le jugement est un symptôme de la réaction émotionnelle.


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dimanche 16 février 2025

Vivre l'instant !



Tous les bons manuels de spiritualité vous disent de vivre l’instant. Quelques vrais sages y parviennent et nous font envie.

Beaucoup de monde s’illusionne sur ce terme : vivre l’instant.

La réalité est que nous sommes constamment avec notre passé, et nous nous projetons dans l’avenir qui n’est que la suite du passé-présent.

Alors y a-t-il un mode d’emploi ?

Bien sûr, les sages qui en ont fait l’expérience peuvent vous indiquer le chemin. Mais étudier la carte – même très minutieusement – ce n’est pas faire la route. 

Et la route, on peut la faire de mille façons. En dilettante, façon chemin des écoliers ; au pas cadencé, façon militaire ; ou à côté, façon croyant ; ou en danseuse, façon valse, un pas en avant deux en arrière…

Bref, nous ne sommes que si rarement dans l’instant.


Et puis l’âge avance. Jusqu’à un âge certain, avec les complications inévitables. Et un jour, on s’aperçoit qu’on n’a plus d’avenir. Les douleurs sont celles du présent, et on ne sait de quoi demain sera fait. 

Mystère de la vieillesse : elle nous met dans la situation que l’on a si longtemps recherchée : vivre l’instant.

Mais tout n’est pas gagné pour autant. Nous sommes devant un choix : 

- Se plaindre des douleurs. Et nous retournons au passé.

- Ou déguster l’instant. Remercier du privilège incommensurable d’être sur terre. Quel cadeau de la vie !

Ça, c’est vivre l’instant. Hors temps, hors espace.

Je ne voudrais pas vous faire croire que parce qu’on peut y arriver une fois ou deux c’est dans la poche. À la prochaine souffrance, patatras, tout est à recommencer.

Mais l’avantage de l’âge avancé, c’est que la prochaine occasion n’est jamais loin.

Christian Rœsch

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samedi 15 février 2025

Une leçon de vie

 

Une jeune fille se plaignait sans cesse à son père, lui disant que sa vie était trop dure. Elle se sentait épuisée par les épreuves, convaincue qu’à peine un problème résolu, un autre survenait aussitôt.


Un jour, son père, qui était chef cuisinier, l’invita à venir avec lui dans la cuisine. Là, il remplit trois casseroles d’eau et les plaça sur le feu. Dans la première, il mit des carottes, dans la deuxième des œufs, et dans la troisième, des grains de café.

La fille, impatiente, observait sans comprendre ce qu’il faisait. Après environ 20 minutes, son père éteignit le feu. Il sortit les carottes et les mit dans un bol, les œufs dans une assiette, et versa le café dans une tasse. Puis il se tourna vers sa fille et lui demanda :

« Que vois-tu ? »

Toujours confuse, elle répondit : « Des carottes, des œufs et du café. »

Il lui demanda alors de toucher les carottes. Elle constata qu’elles étaient devenues molles. Puis il lui demanda de casser un œuf. Une fois épluché, elle vit qu’il était dur. Enfin, il lui fit goûter le café, dont l’arôme et le goût lui arrachèrent un sourire.

Son père lui expliqua alors :

« Ces trois éléments ont fait face à la même adversité : l’eau bouillante. Mais chacun a réagi différemment. La carotte, forte et rigide au départ, est devenue fragile et molle sous la chaleur. L’œuf, fragile à l’extérieur et tendre à l’intérieur, a durci avec l’adversité. Quant aux grains de café, eux, ils ont transformé l’eau en quelque chose de meilleur. »

Puis, en la regardant dans les yeux, il ajouta :

« Lequel es-tu ? Es-tu comme la carotte, qui semble forte, mais s’effondre face aux difficultés ? Ou comme l’œuf, qui commence avec un cœur tendre mais se referme et durcit après les épreuves ? Ou es-tu comme le grain de café, qui transforme son environnement et trouve une force pour améliorer la situation autour de lui ? »

Enfin, il conclut :

« Lorsque la vie te met à l’épreuve, sois comme le grain de café. Transforme les obstacles en opportunités, et fais en sorte que les difficultés révèlent le meilleur de toi-même. Tout dépend de la manière dont tu choisis de réagir. »

Une belle leçon pour affronter la vie avec courage et résilience.

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source non connue

vendredi 14 février 2025

Colère(s)


La colère est mauvaise conseillère. C'est vrai. Mais elle peut être un excellent révélateur.

Dans les arts énergétiques chinois, celle-ci est souvent décrite comme un signe de dysfonctionnement organique (Foie). On oublie qu'en la présentant ainsi, on omet de préciser que c'est au travers d'un regard médical qu'elle apparaît pathologique.

Pourtant, comme toute émotion, celle-ci a intrinsèquement une valeur indispensable à la nature. Elle a un côté parfaitement physiologique, et peut se révéler saine, y compris au niveau spirituel.

Que nous signifie-t-elle dans ce cas ?

Premièrement, que quelqu'un ou quelque chose ne respecte pas nos limites ou nos valeurs. 

Deuxièmement elle peut signaler un décalage entre ce qui nous est dit, ce que la surface montre, et le réel sous-jacent. Autrement dit, la colère est un excellent détecteur de mensonges.

Troisièmement, elle peut signaler une accumulation de frustrations, c'est à dire des élans créatifs bridés ou bloqués.

Dans ces trois cas, cette émotion est saine, à condition de pouvoir en faire qqch de constructif, ce qui est une gageure en soi.

Dans tous les cas, ostraciser la colère de manière systématique est une erreur. Ceux qui le font se coupent d'une forme vitale d'énergie qui agit souvent comme le tonnerre en réorganisant une structure bancale ou fausse.

Quand on n'assume pas sa colère, on la refoule ou on s'en coupe complètement. Refoulement et clivage font à coup sûr le lit d'abus de toute sorte.

Il est urgent de redonner à la colère son juste rôle. Qui doit être temporaire pour rester physiologique et sain d'un point de vue spirituel.

Le Bois nourrit naturellement le Feu. La colère doit trouver sa sortie dans la parole, le cœur, le lien, dans notre dignité intrinsèque.

Sans cela elle stagne au Bois, devient chronique, destructrice intérieurement ou extérieurement. Elle devient violence, tournée vers soi ou vers l'autre, si elle ne peut déverser son énergie au Feu.

Dès lors, apprendre à exprimer sa colère de manière constructive, et donc apprendre à communiquer sainement est un travail aussi important en spiritualité qu'apprendre à méditer correctement.

Bonne observation et pratique !

Fabrice Jordan

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jeudi 13 février 2025

Pratique du non refus

 Extrait de l'entretien d'Alexandre Jollien, philosophe, avec Bernard Campan, humoriste et homme de cinéma. - Le métier d'homme, Seuil, Ed. de poche 2013, p. 102-106

B. Campan vient de raconter qu'à la suite d'une expérience, il a cherché un sens.



A J. : Quel a été le déclic pour passer à la pratique ?

B.C. : Ce fut la rencontre avec un livre d'Arnaud Desjardins, À la recherche du soi. Et je pense même plus particulièrement, les premières lignes du chapitre qui s'appelle "L'acceptation". Cela a tout de suite fait écho en moi : l'acceptation de la vie, le oui à la vie… […] Le oui à la vie a été le déclic. C'est l'un des mots-clés de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.

A J. : C'est alors que la pratique s'est installée ?

B.C. : Elle est venue quand j'ai pris conscience de tous les refus que j'opposais à la vie telle qu'elle est. Au départ, les refus on les voit peu. Puis progressivement, on se rend compte que le quotidien est tissé de refus, ainsi que des petites émotions, plus ou moins subtiles, qui y sont liées. Ma pratique finalement consistée, au début, à prendre conscience de mon être, du goût d'exister, de vivre, d'être vivant tout simplement. Et de déceler qu'à chaque refus on passe à côté du vivant. Chaque refus est inconscient. Il nous entraîne dans notre propre monde, qui n'est pas le monde réel, dans ce sommeil dont parlent beaucoup les philosophies hindoues : le monde du sommeil, de l'illusion et de l'esclavage, car on devient alors esclave de son propre monde.

A J. : Finalement, tu étais dans le non ?

B.C. : Oui… ! Refuser la vie telle qu'elle est, c'est être dans le non. C'est rediscuter en permanence ce que la vie me propose à chaque instant, et par là-même résister en permanence au réel. […] On est en permanence en discussion avec le réel, en permanence dans : « Ce serait mieux autrement », « Il aurait mieux valu que ce soit comme ça », etc.

A J. : Mais en quoi c'est mal ?

B.C. : C'est mal déjà parce que cela nous fait du mal. Cela crée une tension supplémentaire. Un de nos amis communs appelle cela une "crise d'impossibilité". Car on remet en question ce qui est. Et à rediscuter sans cesse ce qui est, on ne peut qu'être dans une perte d'énergie énorme, d'une usure considérable. Alors que si c'est ce qui est, c'est indiscutable. Voilà, en ce sens déjà, c'est mal.


En outre, on risque de rester enfermé dans ce processus, parce qu'on peut toujours argumenter intellectuellement : « Mais je sais bien que la réalité est comme ça ». Et là, on peut être prisonnier d'une illusion très subtile : « Je comprends bien la réalité, et je l'accepte. » Sauf qu'on est dans une sorte de résistance qui est la résignation et pas l'acceptation.

Alors qu'être dans le oui, c'est s'ouvrir à ce que la vie est, à ce que la vie nous propose, à la fois extérieurement – les faits, les événements, les situations – et intérieurement – les émotions, les humeurs. Le non à la vie, c'est le non à la vie tout entière : à l'extérieur de nous telle qu'on la conçoit et à l'intérieur de nous telle qu'on la reçoit.

J'étais dans un commentaire permanent de la vie qui résistait à ce qu'elle me proposait. Et tout à coup, j'ai senti que je pouvais cesser de résister et aller dans son sens. Changer radicalement de direction. […]

Au départ je pensais que c'était le moi qui devait accepter. Aujourd'hui, je vois que le travail se passe plutôt dans l'effacement du moi. Le refus doit tomber, céder, pour que l'acceptation se révèle. Comment ? Déjà en faisant la différence entre accepter et se résigner. Cela a été énorme pour moi de découvrir cela. […] Accepter n'est pas se résigner devant un fait. Ce n'est pas du fatalisme. […]

Accepter ce que l'on est, accepter nos souffrances. Cela n'a rien de doloriste. Il s'agit simplement d'accepter la personne en nous qui souffre, qui souvent est l'enfant. Et l'accepter, ça veut dire l'aimer. Il n'y a pas d'acceptation sans amour et pas d'amour sans acceptation. Et il n'y a pas de connaissance sans amour non plus. S'aimer et s'accepter, c'est la même chose. C'est à un moment avoir un regard vrai, lucide et indulgent sur ce que l'on est : sur nos souffrances, nos mécanismes, sur tout ce qui nous constitue, le plus souvent d'ailleurs sans que l'on en ait conscience.

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source : blog Voies d'Assise

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mercredi 12 février 2025

je veux


je veux
être respecté
mais celui là même qui le veut
devra être mis de côté
je veux
être entendu
mais celui la même qui le veut
est voué à finir au rebut
je veux
être reconnu
mais celui là même qui le veut
est appelé à être exclu
je veux
être compris
mais celui là même qui le veut
sera privé de ses appuis
je veux
être vu
mais celui là même qui le veut
devra passer inaperçu
en ce que je veux
pas d’issue
en ce que je ne veux pas
le salut

Gilles Farcet

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mardi 11 février 2025

La métaphore de la file d'attente.🚶🚶🚶🚶


Petit, on nous apprend à laisser passer les autres, ou à les faire passer en premier, ou à se mettre en retrait pour ne pas déranger, ne pas s'imposer, ne pas être égoïste, ect..

Et aujourd'hui où en êtes-vous dans cette file d'attente?

Et si la règle, c’était chacun son tour?

Et s’il y avait de la place pour tout le monde?

Et si c’était enfin votre tour?

Et si vous vous occupiez (enfin) de vous?

❌ Non, ça ne fait pas de vous quelqu’un d’égoïste!

✅ Car plus vous répondez à vos besoins et plus vous serez disponible pour les autres. 🥰

Qu'en pensez-vous?

Valérie Roumanoff


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lundi 10 février 2025

"S'éveiller à la réalité est la porte de la vie"

 


C’est l’histoire d’un brave homme qui se met en marche pour demander une parole de sagesse à maître Ikkyû. Pour toute réponse, le moine zen, calligraphe réputé, trace avec son pinceau un idéogramme signifiant « attention ». Le paysan venu de loin ne s’en satisfait pas et il revient peu après auprès du maître zen pour lui demander une autre parole de sagesse. Celui-ci reste un long moment en silence avant d’écrire de nouveau « attention ». La même scène se reproduit une troisième fois et le paysan reçoit de nouveau le même idéogramme.

L’attention est le mot-clé du bouddhisme zen, ce petit conte que j’aime beaucoup l’illustre bien. Mais toutes les voies spirituelles font retentir cet appel à l’attention. La philosophe Simone Weil écrivait par exemple : « Le péché, c’est l’inattention. » Je crois que cette phrase résume tout l’Évangile. Pour vivre l’expérience spirituelle, il est essentiel d’habiter la Présence. S’ouvrir et s’éveiller à la réalité est la porte de la vie. Il s’agit d’être totalement réceptif au réel, de l’accueillir tel qu’il est ; le réel empirique (les choses autour de moi que je vois, que j’entends, que je touche…) et le réel intérieur (ce qui grouille en moi, mes blessures, mes zones d’ombre, mes hostilités…).

Cette présence au réel n’a rien d’évident, surtout dans nos sociétés de l’accélération, de la culture du clip et du zapping. L’essor du « capitalisme attentionnel », ou capitalisme de la captation de l’attention, est en cela un drame qui produit des fruits de mort. Toutefois, j’ai l’espérance que de plus en plus de personnes vont se réveiller et refuser ce conditionnement insidieux des esprits via le tout numérique. Je pense en particulier, en disant cela, aux gens qui me remercient pour le bien que cela leur fait d’être soustraits aux distractions en tout genre pendant mes sessions de méditation dans l’esprit du zen que je n’ai jamais cessé d’animer.

Bernard Durel

source : magazine La Vie

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dimanche 9 février 2025

« un bouddhiste qui a rencontré le Christ »

 Bernard Durel : « Si je n’avais pas rencontré le bouddhisme, je serais devenu un religieux éteint »


Sans sa rencontre imprévue avec le bouddhisme zen, le dominicain Bernard Durel aurait continué à vivre éloigné de sa source intérieure. Récit d’un itinéraire humain et spirituel à la croisée de plusieurs traditions.

À la fin de sa vie, père Vincent Shigeto Oshida, dominicain japonais, se présentait comme « un bouddhiste qui a rencontré le Christ ». 

En écho à ces propos, je me définis volontiers comme un chrétien qui a rencontré Bouddha. Une bénédiction inattendue ! En effet, si je n’avais pas croisé le chemin du bouddhisme, sans doute serais-je devenu un homme, un croyant et un religieux éteint, endormi. Depuis plus de 50 ans, la tradition bouddhiste ne cesse d’éveiller, de réveiller ma propre tradition chrétienne et cette « fertilisation croisée » est une immense richesse.

Une vocation négative

C’est faute de mieux, j’ose le dire, que je suis entré au noviciat des Dominicains à l’été 1962, avant d’être rattrapé par le service militaire. Je parle souvent d’une « vocation négative » dans la mesure où j’ai considéré la vie religieuse comme une hypothèse de travail : « Essayons, et si cela ne va pas, je partirai. » À l’École des mines de Paris, dont je venais tout juste d’être diplômé, j’avais envisagé deux autres voies : la recherche scientifique et la vie politique. Mais face à la misère des pays dits du tiers-monde, face à l’oppression et à l’injustice coloniale – nous étions en pleine guerre d’Algérie – je m’étais rendu compte que ces deux voies n’étaient pas à la hauteur des enjeux.

J’aurais pu frapper à la porte des Jésuites, mais j’ai choisi celle des Dominicains dont j’avais rencontré quelques belles figures dans le cadre de l’aumônerie étudiante. Cet ordre solide, riche de huit siècles d’histoire, offrait quatre réalités qui m’attiraient : une vie intellectuelle intense, une vie en communauté, une vie liturgique de type monastique et une dimension internationale. Lorsque j’ai rejoint la communauté du Saulchoir en mars 1965 pour entamer mon cursus de formation, je savais que, trois ans plus tard, je serai invité à m’engager « jusqu’à la mort » selon la formule de profession. Or, ma découverte, grâce à Paul Ricœur, de la psychanalyse et des maîtres du soupçon (Marx, Nietzsche, Freud), a peu à peu fait naître en moi des doutes quant à ma capacité et à mon désir de prononcer un tel engagement.

Avec la philosophie, ce grand cadeau de ma vie dominicaine, je ne pouvais plus souscrire aveuglément à cette idée très ancrée à l’époque selon laquelle « si on a signé, c’est pour la vie, quitte à en baver ». Je suis alors parti en quête d’une autre conception de la fidélité sur laquelle m’appuyer. La lumière est venue pendant le carême 1967, lors d’un office où on lisait le récit des Israélites dans le désert. Il m’est apparu que la fidélité biblique était liée au thème de l’Alliance, qu’elle s’inscrivait dans la relation à Dieu qui, lui, est fidèle : il s’agit non pas de « tenir bon » coûte que coûte, mais de (re) découvrir jour après jour la manne, ces ressources que Dieu nous donne généreusement pour le jour présent.


Voies venues de l’Orient

Au printemps 1968, j’ai pu ainsi m’engager non pas « pour toujours », mais en acceptant que ce soit fragile. Et fragile, ça l’a été ! Jusqu’au milieu des années 1980, j’ai vécu avec une valise près de ma porte, prêt à quitter l’Ordre comme tant de mes frères. Au Saulchoir, puis à Lyon, deux communautés particulièrement ébranlées par la crise de mai 1968, j’ai eu l’impression d’être sur un navire en perdition. Je me suis donc proposé pour être envoyé en Suède, dans l’espoir d’y trouver une nouvelle inspiration. Mais, à Stockholm aussi, je me suis retrouvé dans une impasse. L’Église y était fortement sécularisée, comme fossilisée. En revanche, de nombreux Suédois en quête de sens s’ouvraient aux voies venues de l’Orient, bien avant les Français. C’est ainsi qu’à l’automne 1971, de manière tout à fait imprévue, la méditation zen est entrée dans ma vie.

La première fois où je me suis assis sur un zafu, le coussin de méditation, j’ai senti que c’était ce que j’attendais sans le savoir ni le chercher. En commençant à lâcher prise, j’ai entrevu en moi un espace plus profond, plus paisible, bien au-delà des problèmes, des crises et des débats quotidiens. C’est devenu une pratique quotidienne à laquelle j’ai très vite initié des tiers – je suis devenu professeur alors que j’étais encore élève ! Je me suis installé sur ce chemin en me nourrissant également de lectures, notamment des livres du psychologue allemand Karlfried Graf Dürckheim. Le « travail dans l’esprit du zen » que celui-ci proposait me faisait du bien, mais j’ai peu à peu pris conscience que j’étais coupé de mon « moi essentiel », pour reprendre sa terminologie.

Je me sentais seul dans ma communauté, où aucun frère ne partageait mon intérêt pour le bouddhisme zen et l’écosophie – concept du philosophe norvégien Arne Næss dont j’avais suivi un séminaire. Je ne supportais plus ce quotidien terne, sans enthousiasme, d’autant que lors de mon court séjour à Calcutta, auprès des Missionnaires de la Charité et de Mère Teresa, j’avais fait l’expérience d’une vie religieuse authentique. Bref, j’étais mal au point. Aussi ai-je demandé, de façon un peu désespérée, un congé sabbatique en 1981. Je l’ai commencé au couvent dominicain de la Tourette où Pierre Cren, prêtre dominicain, et Jacques Castermane, fondateur du centre Dürckheim à Mirmande, animaient des séances de méditation zen. Puis en 1982, j’ai passé six semaines à Todtmoos-Rütte, en Forêt-Noire, dans le centre de Dürckheim.

« Le Verbe ne se fait pas chair »


Ce séjour auprès de Dürckheim, qui avait alors 87 ans, m’a guéri de la dépression et du burn-out. Grâce à lui, j’ai eu cette chance, que tant de mes frères n’ont pas eue, de pouvoir mener un vrai travail sur moi-même, d’acquérir des outils de connaissance de soi, de sa vie psychique, qui me servent aujourd’hui encore. En revisitant ma vie, j’ai pu m’accepter, reprendre confiance en moi. Et aussi résumer mon expérience en une phrase, terrible : « Le Verbe ne se fait pas chair. » La lecture de Carl Gustav Jung m’a aidé à poser ce constat, lui qui écrivait dans Psychologie et alchimie : « Pour la plupart, les hommes n’ont rencontré le Christ que de l’extérieur et jamais par l’intérieure de leur âme… » G.K. Chesterton ne disait pas autre chose : « On dit que le christianisme a échoué, personne ne l’a jamais essayé. »

Dès lors, je me suis mis à chercher ces hommes et femmes qui, dans l’histoire, ont été d’authentiques témoins de la Parole faite chair. Et j’ai notamment trouvé Etty Hillesum, Dietrich Bonhoeffer, Thomas Merton, Édith Stein… Et Maître Eckhart, ce mystique rhénan contre lequel on m’avait mis en garde durant ma formation au Saulchoir. Sans le bouddhisme zen, je ne l’aurais pas « rencontré », lui dont l’enseignement est très proche de celui du Bouddha. J’ai décidé de l’étudier sérieusement quand j’ai été élu prieur du couvent de Strasbourg en 1983, soit près de huit siècles après lui.

À la suite de Thomas Merton, j’ai été frappé par la proximité entre le concept bouddhique de vacuité et celui de « pur néant » de Maître Eckhart. Entre le vide du zen et le vide christique, le Christ s’étant « vidé de lui-même » (Philippiens 2, 6). Cette approche croisée m’a conduit vers un christianisme détaché des formulations. Même les expressions suprêmes de la foi chrétienne contenues dans le Credo ne sont que des mots du dictionnaire ! Je les récite avec bonheur, évidemment, mais tout en sachant qu’elles ne sont pas à la hauteur du mystère de Dieu, du Réel. Maître Eckhart distingue « Dieu », celui que l’on nomme, de la « déité », c’est-à-dire Dieu au-delà de Dieu, au-delà de toutes les désignations. Et dans son sermon n°52, il répète trois fois : « Je prie Dieu de me libérer de Dieu », de me libérer des représentations commodes que j’en ai.

Les fruits de la méditation

Jeune dominicain, en voyant mes frères un peu éteints, je me disais : « Toi aussi tu vas perdre la flamme. » Ma vie est partie dans la direction contraire ! J’ai reçu tant de fruits de la méditation dans l’esprit du zen que j’avais commencé à pratiquer pour des raisons thérapeutiques. Outre l’expérience de la guérison, je vois trois bénéfices durables : une prise de conscience de la place du corps dans la vie intérieure ; le caractère paradoxal de l’enseignement de Jésus qui, à la manière des maîtres zen adeptes des koan (propos déstabilisant destinés à faire progresser le disciple sur la voie de l’éveil), veut déstabiliser ses disciples pour les amener plus loin ; la découverte des mystiques médiévaux.

Le théologien Raimon Panikkar, qui se disait « hindou chrétien », a eu cette parole que d’aucuns jugeront excessive, mais qui interpelle : « Celui qui n’a qu’une religion est condamné à n’en avoir aucune. »

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Les étapes de sa vie

1940 Naît près de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

1959 Entre à l’École des mines de Paris.

1964 Rejoint le noviciat des Dominicains à Lille.

1971 Ordonné prêtre.

1971 Envoyé en Suède où il rencontre le bouddhisme zen et acquiert une conscience écologique.

1983 Nommé prieur du couvent de Strasbourg.

1988 Monte un groupe de lecture des écrits de Maître Eckhart et Jean Tauler.

1990 Séjour au Japon dans le cadre du Dialogue interreligieux monastique (DIM).

1997 Crée S’asseoir, association de promotion de la méditation silencieuse dans l’esprit du zen.

2009 Publie le Nuage de l’inconnaissance (Albin Michel).

2024 Vers la source intérieure. Conversation avec Jean-Claude Noyé (DDB).

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Source La Vie

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samedi 8 février 2025

Toute forme vivante est un mystère

Tout forme vivante est un mystère. Lorsque vous regardez une fleur vous ne voyez pas une forme définitive mais une forme en devenir. Cette rose qui surgit d'un bulbe souterrain va passer par trois phases incontournables : le stade du bouton, celui de la fleur épanouie pour ensuite devenir la fleur qui fane.

En japonais, Ikebana signifie fleur vivante et indique aussi l'exercice de la composition florale, l'art du bouquet. Et, dans ce domaine, la culture du chrysanthème est considérée comme étant un art traditionnel.


A la différence de la symbolique macabre que cette fleur a dans la plupart des pays d'Europe, la culture du chrysanthème au Japon est envisagée depuis plusieurs siècles comme une véritable philosophie de vie.

Lorsqu'il était au Japon (1937-1947), Graf Dürckheim a visité une exposition centrée sur cette fleur qui est l'emblème également de la famille impériale. Au cours de cette visite, il demande au maître jardinier : "Pouvez-vous me dire si au cours de la croissance de cette fleur il y a pour vous un moment qui est plus important qu'un autre ?" Le maître jardinier semble très embarrassé par cette question et dit qu'il ne la comprend pas. Graf Dürckheim avoue qu'il lui semble que c'est le moment où cette fleur est épanouie. Le maître jardinier, saisissant alors le sens de sa question, lui dit : "Pour nous japonais, il n'y a pas un moment de la croissance d'une fleur qui serait plus important qu'un autre, parce que la vie de cette fleur est un chemin de transformation qui va de sa naissance à sa mort."

L'erreur commise par bon nombre d'occidentaux qui se disent intéressés par le zen est de s'imaginer qu'il faudrait, à coup d'exercices, réaliser, atteindre et maintenir un état d'être qui serait du même niveau que la beauté de la fleur épanouie ! En quelque sorte être infiniment bon, infiniment juste, infiniment parfait ! Ou se maintenir dans un état d'être serein, confiant, avenant, en toutes circonstances.

La visée du Zen est de nous ré-orienter vers notre être véritable que Graf Dürckheim appelle notre être essentiel : « Être en accord avec l'Être ne signifie pas être dans un état de perfection. Vouloir atteindre la perfection est une erreur que ne doit pas commettre la personne en chemin. Notre vérité est souvent assez misérable, en rapport avec notre idéal. Être relié à notre vraie nature ne signifie pas que nous réalisons de manière parfaite "ce que doit être un homme", mais avoir la force de nous voir dans notre vérité du moment. L'éveil à notre être essentiel ne se manifeste pas quand nous dépassons le niveau humain mais précisément là où nous reconnaissons ce niveau humain, lorsque nous reconnaissons notre faiblesse. » 1

Une dernière étape ... vieillir !

La fleur fanée. Elle est retirée du bouquet qui vous a été offert ou elle est arrachée de votre jardin. Sans doute parce qu'elle nous confronte à l'inacceptable : la mort.

Le bouton de rose, la rose épanouie, la rose fanée sont des imprégnations physiques (corporelle) de ce qui fait que ce qui vit ... vit (l'essence) !

Sur la Voie qu'est le Zen, la personne en chemin, lorsqu'elle vieillit, apprend à -quitter toute forme réalisée, ce qui lui permet d'apprendre à -admettre- une forme nouvelle. C'est pourquoi vieillir devrait être entendu comme étant la chance de mûrir. S'efforcer de vouloir toujours stabiliser ce qui est acquis est une des causes de l'angoisse des personnes âgées.

Vieillir (mûrir) c'est accepter l'affaiblissement des forces qui sont du domaine du faire et sont développées par le Moi. Le corps, peut-être attaché à une canne, le corps qui se déplace désormais lentement, devient un champ d'expérience de l'infaisable.

Expérience d'une force qui ne peut être quantifiée par un dynamomètre ; une force qui est ressentie en tant que qualité d'être. Imprégnation corporelle d'une plénitude intérieure, d'un ordre intérieur, de la paix intérieure, la force du non-vouloir.

Je ne pouvais imaginer, lorsque en 1967 j'ai pratiqué zazen pour la première fois, que cet exercice m'amènerait à ne plus considérer l'agitation comme étant le contraire du calme et de faire l'expérience que l'agitation exclut le calme, le grand calme présent au plus profond de chaque être humain.

Jacques Castermane

1 - Le Centre de l’Etre - éd. Albin Michel (p. 45)

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vendredi 7 février 2025

Ailes de Vérité

 " La vérité est un pays sans Chemin ... " 

Jiddu Khrisnamurti



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La vie quotidienne, si elle est sans compréhension, 

vous poussera à passer à côté de l’amour, de la beauté, de la mort.


 Jiddu Krishnamurti

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jeudi 6 février 2025

Le Vide Créateur : Comprendre et Accueillir l’Indéfinissable

Cher(e) ami(e) du Tao, 


Regardez bien cette image : C’est une simple tasse. Vide. Vous vous dites sûrement qu’une telle image est plutôt triste, voire ennuyeuse. Et pourtant, celle-ci recèle un enseignement fort, en lien direct avec la pensée taoïste : le concept du vide.

Or, ce n’est ni la forme ni la matière dans laquelle est constituée cette tasse qui la rende utile au quotidien. C’est son vide qui lui permet de remplir sa fonction. Le vide lui donne tout son sens. Ce qui est intéressant, c’est que, dans le taoïsme, le concept du vide est essentiel. Le vide n’y représente pas une absence, comme on pourrait le suggérer, ni un manque. Il représente un potentiel infini. Une capacité extraordinaire à accueillir et à transformer. Le taoïsme nous invite donc à repenser notre manière de considérer le vide, afin d’intégrer cette idée dans nos vies en toute sérénité. 

La tasse vide recèle alors de nombreuses possibilités : elle peut y accueillir du café, de l’eau, mais aussi être utilisée pour nettoyer les pinceaux d’aquarelle ou pour mesurer une quantité de farine. Le vide présent dans notre vie est alors tout autant porteur de potentiel que cette simple tasse. Il nous suffit de lui laisser suffisamment d’espace pour exister. Explorons ensemble ce sujet aussi intrigant que passionnant.

Le vide selon le Tao : fondement et puissance

Le concept du vide est essentiel dans l’enseignement du Tao. Nommé wu (无), le vide n’y est pas vu comme un manque ou une absence. Il s’agit davantage d’un espace de préexistence, d’où tout peut émerger. Un commencement. Une promesse. Sa compréhension est intimement liée à celle du wu-wei (non-agir). À première vue, les non-initiés penseront que le wu-wei est une invitation à la paresse, au renoncement complet de l’action. Or, ce principe taoïste est bien plus nuancé. Il s’agit en réalité d’une capacité à agir spontanément, sans préméditation, sans autre but que de permettre une action immédiate et nécessaire. Tout le reste est considéré comme superflu.

Les fondamentaux du wu-wei s’expriment comme une non-résistance aux forces de la nature. Une acceptation profonde et salutaire. Zhuangzi, un éminent penseur chinois, le décrit de cette manière au sein de l’ouvrage « Le Taoïsme » par Bernard Baudouin : 

« Le Wu-wei ne signifie pas ne rien faire et se taire, mais permettre à chaque chose d’être ce qu’elle était à l’origine, de telle sorte que sa nature se réalise ».

Il s’agit alors d’une manière d’accepter pleinement le cours des choses, sans y opposer une quelconque volonté contraire. Alors, quel est le lien entre le vide et le wu-wei ? Le vide favorise l’émergence du non-agir, dans ce que l’on peut nommer « la culture du vide ». Le vide est alors vu comme le symbole d’une quiétude retrouvée, qui se caractérise comme une absence complète d’idées préconçues, de jugements ou de désirs. Pratiquer le non-agir, c’est ainsi faire de la place au vide. Faire une place pour cette force attractive exceptionnelle, attirant à elle toutes les possibilités. Or, si nous avons des jugements, des envies de transformation, une résistance au changement… Nous ne laissons pas le vide exister.

C’est en pratiquant le non-agir que nous pouvons ouvrir la porte à toutes les potentialités offertes par le vide.  Le wu-wei nous permet alors de faire le tri entre ce qui est absolument nécessaire et le superflu, pour que nous puissions accueillir en nous un vide salutaire. Le vide n’est alors pas une négation, une absence, comme nous avons pu l’envisager. Le vide est un réceptacle, un vide dit « d’accueil », qui nous pousse à davantage de réceptivité. Il nous permet d’exister pleinement, dans le flux naturel du Tao. Il permet au Tao d’exister en nous, de nous arrêter pour comprendre sa présence et sa sérénité.

Comprenez-vous alors pourquoi le vide est dynamique et non pas morne et triste, comme nous aurions pu le supposer ?

Le vide est créateur d’harmonie.

Le vide comme espace de transformation


Si le concept du vide dans le Tao peut vous sembler complexe à comprendre, rassurez-vous : il est possible de mieux appréhender cette théorie grâce à des exemples pratiques. Dans la nature, le vide est une condition nécessaire pour permettre l’existence du changement et du renouveau. À nouveau, le vide est l’espace d’où toute manifestation peut émerger. De la même manière que les arbres se dépouillent en octobre pour mieux renaître et fleurir en mai. Tout comme les marées se retirent pour mieux remplir ensuite l’espace des plages. Comme les sillons creusés dans la terre deviennent des flaques d’eau après la pluie. Permettant d’abreuver les animaux sauvages et de passage. Le silence de l’hiver, dénudé de ses animaux et de ses oiseaux, est suivi par une éclosion de cris, de chants et de pépiements au retour du printemps. Le vide est ainsi une condition nécessaire pour la renaissance et le renouveau, et cela peut également se vérifier dans votre vie personnelle.

N’avez-vous jamais expérimenté des moments de doute ou de pause, vous offrant la possibilité de nouvelles perceptives ? Si vous avez déjà retenu votre parole dans une conversation, vous savez de quoi il s’agit. Vous vous êtes sûrement déjà rendu compte que votre silence, au milieu d’une conversation, va pousser votre interlocuteur à davantage parler. À s’ouvrir à vous. Pourquoi ? Parce que vous lui offrez de l’espace. Votre silence lui offre un espace où ses confidences peuvent émerger naturellement, dans le flux spontané du moment. N’est-ce pas magnifique ?

J’aime beaucoup cette citation du Dao De Jing, qui explique parfaitement l’importance créatrice du silence : 

« Trente rais composent une roue ; mais c’est de leur vide que dépend l’usage du char. 

On façonne l'argile pour faire des vases ; mais ce n'est pas seulement leur forme qui importe, c'est le vide qu'ils contiennent qui leur donne leur pleine utilité..

On perce des portes et des fenêtres pour faire une maison ; c'est encore du vide que dépend l'usage de la maison.

C'est pourquoi l'être produit des objets, mais c'est le non-être qui rend leur usage possible. »

Le vide est ainsi un élément efficace, dynamique et existant. C’est un réceptacle de potentialités, qui ne demande qu’à être utilisé. 

La création d’espace dans la pratique taoïste

Je suis certain que vous avez déjà observé l’utilité du vide dans votre vie. N’avez-vous jamais baissé le son de la radio lorsque vous cherchez votre route en voiture ? Ne vous sentez-vous pas plus apaisé lorsque vous avez terminé de désencombrer une pièce ? Je vous invite alors, à présent, à identifier un domaine encombré de votre vie.

Dans votre esprit, votre emploi du temps, ou dans votre lieu de vie. Créez-y de l’espace pour que le vide puisse s’y inviter.

Décrochez les cartes postales du frigo, afin de faire de la place pour de nouveaux souvenirs à accrocher.

Désencombrez et rangez votre bureau. De nouvelles idées créatives peuvent ainsi émerger.

Annulez cette activité que vous vous forcez à réaliser, mais qui ne vous procure aucun bienfait - et qui surcharge inutilement votre emploi du temps.

Méditez, afin d’inviter le vide dans votre esprit.

Il existe des centaines de manières de faire de la place au vide et à l’harmonie dans notre existence. Invitons-les, tels des convives précieux, dans notre quotidien. 

Le vide, une invitation au renouveau

Le vide permet au changement naturel de s’exprimer librement. C’est à partir de lui seul que la nouveauté peut émerger. C’est comme lorsque nous répétons sans cesse la même erreur en espérant un résultat différent. Nous ne pouvons évoluer et nous transformer que lorsque nous laissons de la place à la nouveauté. Sortir de nos anciens schémas de pensée, sans en adopter de nouveaux.

Simplement nous détacher de nos croyances préconçues, et observer ce qui vient remplir le vide que nous avons créé. Plusieurs métaphores taoïstes permettent d’illustrer ce propos.

Une graine a ainsi besoin d’un petit espace creusé dans le sol pour réussir à germer et grandir.

C’est le vide entre les feuilles d’un arbre qui permet à la lumière de passer, pour inonder de ses rayons les sous-bois.

Un silence partagé avec un ami vaut souvent bien davantage que de longues phrases.

Il est alors si particulier de découvrir toute la puissance du vide. Savoir reconnaître l’utilité de sa présence est un chemin sinueux, nous menant vers une plus grande harmonie au quotidien. Accueillir le vide comme une voie vers le Tao. Le vide, ainsi, n’est ni une absence ni un manque.

Il s’agit d’une exceptionnelle opportunité. Il ne tient qu’à nous de lui offrir une place de choix dans notre vie.

Que diriez-vous d’observer l’espace que vous pouvez libérer, afin d’accueillir ce qui cherche naturellement à émerger ?

Je vous invite à réfléchir à la place que vous pourriez laisser au vide, pour faire émerger quelque chose de nouveau.

En harmonie avec le Tao. Avec toute mon amitié,

Charles Zhang

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