« Personne ne nous apprend à être seul. Au contraire, toute éducation, qu’elle soit dispensée par la famille ou à l’école, vise à ne jamais laisser l’enfant dans le silence, face à lui-même: on l’oblige à jouer avec ses camarades, à faire partie d’une équipe sportive, bref à « communiquer » et à s’intégrer, ces deux poncifs tyranniques de la société contemporaine. Plus tard, il voyagera en groupe ou au moins avec quelqu’un. Très vite aussi, s’il ne choisit pas de s’incruster chez ses parents, il se mettra en ménage ou bien se mariera puisqu’on lui a appris que l’homme ne doit pas rester seul. Dépossédé de lui-même, l’être humain devient nécessairement dépendant des autres. On appellera cela l’esprit de famille, la camaraderie, le sens de la communauté. De fait, ce sont tous ces dispositifs sociaux qui empêchent l’individu de demeurer seul, qui l’empêchent d’être autonome et de penser par lui-même. Ainsi, dans le monde moderne contemporain, l’être humain ne vit jamais avec soi. Tout est programmé pour égayer ou briser ses rares moments de silence et de solitude. (et cela est encore plus évident avec l’envahissement exponentiel des réseaux sociaux).
Lorsque cet homme affrontera des ruptures sentimentales, des deuils ou tout simplement s’il se retrouve au chômage ou à la retraite, il s’épouvantera et perdra pied; depuis qu’il est né, on lui a fait croire que sans les autres il n’est rien, il ne sert à rien. »
« Ceux qui ne l’ont pas goûtée qualifient volontiers la solitude de vie égoïste. Mais les vrais solitaires y savourent des moments d’exaltation intérieure et de multiples joies, des bonheurs infimes à longue résonance. Dans le jardin bruissant de la solitude, l’attention aux choses est le maître mot: la fleur que l’on contemple et que l’on frôle, le baiser envoyé aux nuages, le salut aux oiseaux. Le livre qu’on hume et qu’on entrouvre n’est plus une marchandise, un produit fait de carton et de papier, il est craquant de vie, de mots et de secrets. Plus rien n’est ordinaire, tout devient très précieux - un insecte, une brindille, une pierre, une rafale de vent. Dans la solitude, je redécouvre l’émouvante fragilité des choses ».
Un livre que j'aime beaucoup...
RépondreSupprimerLa solitude avec un regard neuf sur les pépites ouvre mon cœur.
RépondreSupprimerMerci.
''La solitude avec un regard neuf sur les pépites ouvre mon coeur''
RépondreSupprimerJe suis à bonne école mais mon coeur a besoin de décalaminer ses pépites ! ! on nous a remis( nous =les personnes âgées '' si fragiles'' ) aux repas en chambre - parce qu'il y a du coronavirus dans le lieu....Nous n'avons jamais fait de dépistage auparavant alors normal ! ! et interdiction de stationner dans les couloirs ! !
Bon, et bien me voilà obligée de continuer de confiner pour peaufiner ma cour à la solitude !.....Je trouve tellement excessive et stérile cette peur généralisée que cela me fait rire ! ! Mais bon, cette peur pulvérise toutes ces personnes âgées et ça, cela ne me fait pas rire mais me fait monter les larmes aux yeux, car je suis complètement démunie devant leur profonde détresse.
Nicole de St.Zach.
Carpe Diem Nicole de St Zacharie